3 juin, 31 ème étape,de Navarrenx à Aroué
Nous avons maintenant parcouru environ 674 kilomètres depuis Le Puy et sommes proches du but que nous nous sommes fixé: arriver à Saint-Jean-Pied-de-Port.
Tout se passe bien, aucune ampoule, aucune tendinite à déplorer!
Une étape de 19,500 km nous attend aujourd'hui.
Une fois franchi la porte de Navarrenx ainsi que le gave d'Oléron nous serons dans les moutonnements du Béarn, le village de Castelnau-Camblon, la forêt, le creux des vallons, les crêtes...
Au niveau du Saison, au bout de 13km, nous quitterons le Béarn pour entrer dans le Pays Basque dont Lichos sera le premier village.
Notre étape se terminera à Aroue.
Et nous voilà partis.
Nous remontons la rue jusqu'à la Place des Casernes et passons sous la belle porte Saint-Antoine, une des portes de la ville close.
Puis direction le vieux pont du 13ème siècle pour franchir le gave d'Oleron à l'eau bleutée.
Puis c'est très vite l'arrivée à Castenau Camblong
Au bout de 4km nous partons vers les bois et franchissons l'Ausset en passant sur le joli pont roman de Camblong.
Deux fois par an les palombes survolent les crêtes. Les chasseurs se postent là pour les attendre. "Silence", dit le panneau...
10 km et nous apercevons Charre au loin avec son fronton rose à côté de son église au toit bleu.
Je suis surprise de voir juste avant d'y arriver, un champ de tabac. Il y a bien longtemps que je n'en avais pas vu!
Nous n'entrerons pas dans le village, un passage souterrain nous fait traverser la départementale, revenir sur nos pas sur cent mètres et tourner vers la gauche.
Peu de temps après c'est la traversée du Saison cette rivière qui marque la frontière entre le Béarn et le Pays Basque.
Nous avons marché pendant 13km et nous commençons à avoir faim.
Nous mangeons 2 km plus loin, assis dans un abri- bus d'écolier, à l'entrée de Lichos, premier village basque.
Nous ne sommes plus très loin de l'arrivée et nous trouvons sur notre route un panneau faisant la pub pour notre gîte de ce soir, la Ferme Bohoteguia et aussi un fac similé de borne avec quelques distances:Compostelle 780km, Pampelune110km, Roncevaux 70km et Saint-Jean-Pied-de-Port 40km. Reste plus qu'à avancer!
Nous y voilà, la ferme est sur notre gauche.
Un dernier raidillon et nous entrons.
Nous sommes en avance, une fois de plus!
Simone, la jeune patronne, est dans la cuisine entrain de remuer une casserole presque aussi grande qu'elle et qui sent bon la soupe! Elle nous accueille gentiment.
Le gîte est moderne et il y a tout pour plaire aux pèlerins: un salon avec de grands canapés de cuir et de la lecture, une grande salle à manger, plein de douches et wc, une petite épicerie, de belles chambres bien éclairées et avec d'amusantes tables de chevet (qui indiquent Compostelle à 834km! ) ainsi qu'un éclairage individuel.
L'extérieur reste, par contre, à aménager. Pas assez de sièges, d'étendage...
Quand tous les pèlerins auront terminé leur lessive il n'y a plus assez de fils pour étendre et le linge sera posé, à l'ancienne, sur l'herbe du pré!
Simone expliquera ce soir, après le repas,qu'elle a repris le gîte à la suite de ses parents qui, eux, recevaient les pèlerins à côté, dans la vieille ferme.
Elle a récupéré l'ancienne grange pour en faire un grand gîte moderne.
Elle le gère, de main de maître, depuis un an avec l'aide ponctuelle de son frère.
C'est une femme très dynamique et très agréable, nous allons être bien je le sens!
Au dîner, nous sommes nombreux et il y a une bonne ambiance. Nous sommes à côté de 3 copines bordelaises qui marchent ensemble sur un bout du chemin, tous les ans. Il y a aussi Ryeo, une coréenne qui vient toute seule du Puy et va jusqu'à Compostelle. Nous marcherons demain avec elle.
Simone nous a préparé un délicieux repas digne d'un grand restaurent et à plusieurs reprises les pèlerins vont la féliciter et l'applaudir!