2 juin, 11ème étape, de Decazeville à Figeac
Cette étape de 30,5 kms sera parmi les plus longues de notre périple. Le cheminement du GR 65 à travers l'Aveyron s'achève aujourd'hui. Nous allons pénétrer dans le joli département du Lot et donc un peu chez moi.
Le tronçon de Montredon à Figeac est inscrit par l'UNESCO.
De Decazeville (207m) nous allons remonter à 347m, redescendre à Livinhac-le-Haut, qui porte mal son nom (193m). Ensuite nous allons prendre à nouveau de la hauteur à Montredon (396m), redescendre à Guirande (277m), passer par Saint-Félix (287m), monter jusqu'à 379m et redescendre enfin à Figeac (196m).n
Nous voilà donc repartis pour une étape un peu plus longue. Peut-être arriverons-nous à rattraper quelques uns de nos anciens compagnons de route, qui sait?
Après une sacrée montée nous surplombons à nouveau Decazeville.
Au bout de 2kms nous passons devant la Chapelle Saint Roch, encore une sous la protection de ce saint.
Les chemins sont encore bien boueux...
Juste avant Livinhac un autre oratoire dédié à Saint-Roch!
A 5kms après le départ, nous traversons un pont enjambant le Lot et nous arrivons à Livinhac-le-Haut, un qualificatif nettement exagéré car le village est à peine plus haut que la rivière.
C'est un village sans grand intérêt.
Une fête se prépare.
Nous profitons de notre passage pour acheter de quoi pique-niquer tout à l'heure.
Tiens serait-ce une nouvelle signalétique?
A un endroit nous nous retrouvons piégés dans un chemin quasi impraticable, complètement inondé et longé de barbelés. Un vrai bourbier! C'est très difficile d'avancer...
C'est à cet endroit précis que nous allons faire la connaissance de Lucie deValence, une jeune fille qui va partager ponctuellement notre route jusqu'à Moissac.
Elle a commencé son Chemin il y a un an et le reprend cette année de Conques à Moissac. Elle me confiera se sentir parfois un peu seule en marchant...
Clic sur la photo pour apercevoir Lucie en arrière plan, comme elle nous est apparue pour la première fois.
Nous avançons lentement mais sûrement...
Au loin on aperçoit Montredon ("mont arrondi") le premier village du Lot. Il s'étale sur un mamelon dominé par son l'église.
A l'entrée se trouve une chapelle, Notre dame de la Pitié, je pense.
En passant devant l'église Saint-Michel nous lisons qu'il y a, à l'intérieur, un accueil-pèlerins. Nous nous y rendons mais il n'y a personne. Juste une table avec des boissons et un tampon pour les crédencials. Nous buvons un verre et continuons notre route.
En nous éloignant du village nous distinguons mieux le "mont arrondi".
Encore une belle croix en fer forgé!
En cours de route j'ai une pensée émue et reconnaissante pour mes pauvres chaussures. Elles sont raidies par la boue des monts
Velay, de l'Aubrac et maintenant de la Vallée du Lot!
A ce sujet pas besoin non plus, à mon avis, de chaussures de grande marque, ni de chaussures montantes. L'essentiel est d'être bien dedans et surtout de les avoir "rodées" avant le départ.
Les miennes ont bien fait l'affaire, la preuve pas une seule ampoule à déplorer!
Nous continuons à avancer. Nous traversons Guirande sans aller voir la jolie chapelle peinte, dommage...
Puis c'est Saint-Félix...
... et 17kms après Livinhac, c'est Saint-Jean-Mirabel avec son arrivée bien proprette et sa petite statue de Jeanne d'Arc.
Un peu plus loin, nous nous arrêtons pour lire sur une ardoise accrochée à la murette d'un jardin, un poème naïf destiné aux pèlerins.
Lucie dépose au pied d'une croix une "intention de prière".
A la fin de la bénédiction, au Puy en Velay, on nous a proposé ces "intentions"écrites sur des feuilles de papier plié et ceux qui en ont pris ont pour mission de les déposer au cours du Chemin.
Juste avant Figeac une surprise nous attend. Nous pouvons voir notre première cazelle (ou garriotte) dans un pré.
On sent l'influence des causses et çà me fait plaisir !
Ces cabanes en pierres sèches et en forme de igloo servaient autrefois d'abris aux bergers et parfois aux moutons. Nous en verrons bien d'autres!
Et puis on commence à deviner la ville tout en bas.
Il va falloir beaucoup descendre pour remonter demain. Le schéma se répète presque tous les jours. Mes genoux n'ont pas le temps de se calmer...
En arrivant, nous sommes un peu inquiets tous les 3. En effet nous n'avons trouvé aucun gîte pour ce soir. Nous ne nous étions pas occupés de réserver de bonne heure pensant que Figeac étant une ville nous aurions le choix.
Lucie et moi avons fait plusieurs tentatives téléphoniques en début d'après-midi mais il s'avère que tous les gîtes sont complets.
Notre dernier espoir est la Carmel. Là on ne réserve pas, les hospitaliers prennent les pèlerins, en donativo, dans l'ordre de leur arrivée. Mais il y a seulement 8 places.
Comme l'étape a été longue il est déjà 16h et nous sommes 3!
Reste plus qu'à s'en remettre à la Providence comme on nous a dit sinon ce soir c'est l'hôtel ou la garriotte!
En arrivant en ville nous accélérons le pas et nous mettons à la recherche du carmel.
Çà fait drôle de retrouver la circulation, les feux tricolores, les gens sur les trottoirs...
Heureusement le bâtiment se trouve sur la même rive du Célé, pas très loin.
Nous sommes encore sur le trottoir quand nous entendons une voix venant d'une fenêtre ouverte au rez de chaussée, " Il y en a qui arrivent,1, 2, 3!"
Jacques et son épouse Marie-Claude, les 2 hospitaliers, nous accueillent chaleureusement. Nous avons la sensation qu'ils nous attendaient, que la famille est maintenant au complet et qu'ils sont heureux . En effet il reste juste 3 places et elles sont pour nous. D'ailleurs plus personne ne se présentera dans la soirée. Si ce n'est pas la Providence...
Un tel accueil fait chaud au coeur quand on arrive fatigué et inquiet!
Marie-Claude, avec l'aide de son mari est entrain de mitonner du poulet basquaise pour ce soir et çà sent bon.
Nous prenons la douche et nous installons dans une chambre pour 4 à l'étage. Nous serons avec une autre pèlerine.
Le confort est sommaire mais la chambre est propre et lumineuse, c'est l'essentiel.
Sur cette photo de Lucie on peut contater l'oedème de mes jambes le soir!
Au repas, nous nous retrouvons une tablée internationale! 2 Américains, 1 Anglais (c'est Daniel!), 1 Allemand, 1 Suisse, 1 Japonais et 6 Français. (hélas la photo que j'ai prise est ratée :-()
Le Japonais c'est...Kinji que nous avons eu la surprise et le grand plaisir de retrouver ici! Nous ne pensions plus le revoir.
Malgré la barrière des langues la conversation est animée, grâce surtout à un des Américains qui sert d'interprète à tout le monde et à la gentillesse de nos hôtes!
Ce sera un super moment.
J'ai les jambes tellement lourdes que je n'ai pas eu de courage de visiter un peu Figeac en arrivant. Nous prévoyons de remettre çà à demain matin en même temps que les courses pour la journée.