1er juin, 10ème étape, de Conques à Decazeville
Nous ferons aujourd'hui une étape de 21 kms en restant toujours dans l'Aveyron à travers le Rouergue.
De Conques (280m) nous monterons rapidement à 544m pour redescendre à Eyniès (424m), remonter à Prayssac (511m) monter encore un peu puis redescendre à Decazeville (207m).
C'est une étape un peu charnière pour nous pour plusieurs raisons:
-Nous avons déjà parcouru 201 kms ce qui correspond, en gros, à la moitié du chemin prévu pour cette fois-ci.
-Si pour toutes les étapes antérieures j'avais réservé les gîtes un mois avant, à partir de Conques nous partons à l'aventure.
Nous pouvons adapter la longueur de nos étapes selon nos envies et notre forme mais, par contre, nous avons la préoccupation de trouver un toit pour chaque nuit.
-Ensuite, comme je l'ai dit précédemment, nous allons perdre de vue les pèlerins avec qui nous marchions depuis le début. Certains se sont arrêtés à Conques, d'autres préfèrent rejoindre directement Livinhac-Le-Haut en évitant Decazeville.
Nous préférons faire le GR65 dans son intégralité en passant donc par Decazeville mais je ne me sens pas le courage de continuer jusqu'à Livinhac,ce qui représenterait 5kms de montée supplémentaires!
Clic sur la photo!
Nous démarrons donc cette nouvelle étape vers 8h comme d'habitude. La journée s'annonce assez belle, parfaite pour marcher et surtout pour grimper!
Après avoir jeté un dernier coup d'oeil à l'abbaye, nous nous dirigeons vers la porte du Barry du 12ème siècle, une des 3 portes que possédait Conques, la seule qui subsiste.
Puis nous partons tout droit vers la colline face à nous.
Nous passons sur le vieux pont "romain".
Il est appelé ainsi en raison du passage des "romius", les pèlerins en occitan. Il permet de franchir le Dourdou.
Il a été construit en 1410 sur des assises antérieures.
A l'instar de l'Abbaye de Sainte-Foy, il fait partie des biens classés au Patrimoine Mondial.
Encore 1319kms!
Puis c'est l'ascension, durant 1 km par un chemin assez raide, jusqu'à la chapelle Sainte-Foy.
Le parcours est un peu pénible mais
maintenant je commence à être "rodée". Monter, descendre nous ne faisons que çà depuis le Puy-en-Velay et puis les côtes sont beaucoup moins douloureuses pour mes pauvres genoux que les descentes!
Au bout d'une demi-heure nous apercevons enfin la petite chapelle blanche perdue dans un fouillis de verdure.
L'endroit est paisible même si nous sommes assez nombreux à nous trouver là en même temps.
L'oratoire est ouvert, nous jetons un coup d'oeil.
C'était autrefois un lieu de pèlerinage. Une source à proximité, guérissait miraculeusement les maladies des yeux.
Le point de vue sur Conques est magnifique. On voit bien tout le village blotti autour de son abbaye. Hélas nous sommes à contre- jour et on ne le distingue pas sur les photos.
Il faudrait rester jusqu'à ce que le soleil tourne mais le Chemin est devant nous et il faut bien avancer...
Nous continuons un moment sous les châtaigniers puis le chemin finit par se calmer et se dégager des arbres.
Pendant le pique-nique je prends en photo mon cher sac à dos.
Pas nécessaire d'avoir un grand sac, 40 ou 45l suffisent puisqu'il faut prendre le moins de choses possibles et que plus on le prend grand et plus on en met!
La marque n'a pas d'importance, l'essentiel est qu'il soit le plus léger possible, avec une bonne sangle abdominale et des
poches latérales pour stoker l'eau et l'attraper facilement.
Le mien pèse environ 7 ou 8kgs sans compter le repas et l'eau. Mais j'ai en plus un sac ventral pesant à peu près 2kgs. Je suis donc assez chargée mais je ne vois pourtant pas grand chose à éliminer...
Je profite des rayons de soleil pour faire sécher mes vêtements encore humides!
Sur la route nous dépassons Kenji installé dans l'herbe pour son casse-croute.
Il est japonnais et a pris une année sabatique dans son travail de kiné pour faire le Chemin, apprendre le français et voir le monde. En attendant il parle un jargon franco-anglais et nous aussi!
Tout le monde apprécie son sourire et sa gentillesse.
Kenji a photo for remember please! Thank you!
Dans un hameau dont je ne me souviens plus du nom, nous nous arrêtons dans un abri où pour 1€ nous pouvons prendre quelque chose.
Nous faisons une petite pause café. Le propriétaire est là, habillé façon paysan avec une grande pipe à la bouche. Il fait chauffer la soupe dans une grande marmite et nous chante Ultréïa d'une voix sonore!
L'endroit est sympa mais il ne faut pas être trop regardant sur la propreté!
Diter à table
Nous continuons sur de beaux chemins. Nous apprendrons plus tard que les pèlerins qui ont coupé par le chemin de crête pour gagner directement Livinhac ont marché sur des kilomètres de goudron...
Nous commençons à apercevoir tout au fond de la vallée Decazeville. J'imagine déjà la prochaine descente et la remontée pour demain matin. Aïe aïe aïe les genoux!
Decazeville a été crée il y a 180 ans par le Duc Decazes pour exploiter la houille et mettre en place l'industrie sidérurgique. C'est une des premières villes bâties autour et à cause de l'industrie .Il y avait là, autrefois des marécages.
Un troupeau de moutons au fond de la vallée
La ville a connu des moments de gloire jusqu'en 1855 avec un regain en 1914 mais la dernière mine souterraine a fermé en 1966 et celle à ciel ouvert en 2001...
Dans la journée, j'ai réservé une demi-pension dans un gîte privé "Les Volets Bleus" dont j'ai lu de bonnes critiques. Nous nous y rendons donc.
Le cadre est agréable ainsi que l'accueil. Le seul bémol les douches et les sanitaires sont à l'extérieur et le cabanon pour laisser nos sacs aussi (toujours la grande crainte de la punaise des lits).
J'en profite pour faire une vraie lessive à la machine à laver et sécher ensuite au sèche-linge. Un vrai luxe, tous nos vêtements y passent! Demain nous sentirons bon!
Nous ne sommes pas nombreux, 2 femmes et un homme, un allemand avec qui nous partagerons la chambre. Il ne parle pas un mot de français mais nous comprenons qu'il a parcouru 45kms dans la journée! Il est parti de Munich début mai et avance très vite.
La jeune femme qui tient l'établissement se désole du peu de fréquentation, des gens qui réservent le lit et le repas et qui ne viennent pas...
Avant le dîner nous allons faire un petit tour dans la ville. C'est vrai qu'il n'y a pas grand chose à voir, tout semble mort, beaucoup de maisons sont à vendre. C'est un peu triste...
Le repas est simple mais très bon.
Nous irons nous coucher de bonne heure.