24 mai, 2ème étape, de Sain- Privat- d'Allier à Saugues
Pour cette étape de 19kms, de Saint-Privat à Saugues nous sommes toujours en Haute Loire.
Nous allons monter à Rochegude (967m) descendre rapidement à Minestrol-d'Allier (599m) puis remonter vers Roziers (1061m) continuer jusqu'à 1103m et redescendre vers Saugues (960m).
Il est 8h quand nous démarrons. C'est une étape que j'appréhende un peu vu le dénivelé prévu, d'autant plus que je n'ai pratiquement jamais randonné 2 jours à la suite!
Nous jetons un dernier coup d'oeil sur le village où nous avons dormi.
Il ne fait pas chaud et il a plu et neigé toute la nuit.
Au loin nous apercevons de la neige sur les sommets...
Nous empruntons rapidement un sentier avec une forte descente et beaucoup de caillasse.
Une première épreuve pour les chevilles et les genoux. Heureusement qu'il n'est pas très long.
Les chemins sont boueux et ce n'est qu'un début...
Au bout d'un peu plus de 3 kms c'est déjà le petit village de Rochegude (éthym.= roche pointue) avec son ancien "château de rocher"dont la fonction principale était de contrôler les voies de passages et en particulier la Via Podiensa.
On peut remarquer aussi, en contre bas, la petite chapelle du 12ème avec son clocher mur dédiée à Saint Jacques.
3kms après et nous surplombons Minestrol d'Allier encaissé au coeur des gorges de l'Allier. La végétation y est luxuriante.
On peut apercevoir de loin le "petit pont vert" construit par G.Eiffel que nous traverserons.
Nous sommes ici entre les monts du Velay et les contreforts de la Margeride.
Une belle descente suivie d'un longue et pénible montée. On va regagner quelques 500m de dénivelé en peu de temps!
Sur les hauteurs on traverse le chaos d'Escluzels qui témoigne de la violence des épisodes volcaniques dans cette région de failles.
Les "boules", ces gros blocs érodés, descendent dans la vallée.
Et nous montons, montons...
Moi qui n'aime pas çà, je suis servie!
Francis est loin devant.
Dernier regard vers Minestrol.
Le panorama est un peu gâté par beaucoup de fils électriques.
Il y a en effet une grosse usine hydro- électrique dans le village, alimentée par 3 retenues. Elle peut produire 49 millions de kWh.
Dans la montée raide et en lacets, se dessine une chapelle troglodyte. C'est la chapelle de la Madeleine.
Cette chapelle est, parait-il, mystérieuse et énigmatique. L'oratoire du 17ème a été construit dans une grotte naturelle occupée dès la préhistoire.
A droite, se trouvent des sépultures dans lesquelles ont été retrouvés des ossements humains et des pièces de monnaie.
Près de la chapelle, une croix avec les premiers chapelets venant du Puy et des pierres déposées par certains pèlerins.
J'aime les croix, surtout celles en fer forgé et je vais en photographier des dizaines sur le Chemin.
Nous nous arrêterons de bonne heure pour pique-niquer, à l'abri d'un tas de troncs d'arbres, car nous sentons le mauvais temps arriver. Nous garderons ce rythme de déjeuner vers 11h15 tous les jours qui suivront.
Il pleut maintenant et les brumes bouchent l'horizon.
Pour nous réconforter et nous réchauffer un peu nous nous arrêtons un moment au bord de la route chez une habitante qui vend des boissons chaudes et de délicieuses tartes à la myrtille. Que cette halte est agréable même si nous sommes bien entassés dans son petit cabanon!
Puis de nouveau c'est le Chemin.
Nous pouvons bientôt toucher les premiers tas de neige!
Nous continuons à monter jusqu'à atteindre 1103 m et puis c'est la lente descente vers Saugues, le pays du Gévodan.
Voici un petit aperçu de certains chemins de terre et la situation ne va pas s'arranger au fil des jours!
Les 2 bâtons me sont vraiment utiles pour garder l'équilibre et soulager mes pauvres genoux.
A l'arrivée sur Saugues, la pluie a cessé heureusement.
Un joli chemin bordé de genêts nous conduit vers la ville qui s'étale devant nous.
Pomerol nous précède.
D'étranges sculptures en bois ornent l'endroit.
Et puis juste avant d'arriver, à droite, la "bête" est là, elle nous surveille de son air méchant.
Au 18ème siècle une bête comme elle (un peu moins grande certainement!) a semé la panique ici et à côté, en Lozère.
Plein d'enfants et de femmes furent dévorés entre 1764 et 1767, plus de 100victimes! On en parla dans l'Europe entière.
On mena des battues mais elle ne fut jamais retrouvée.
Elle est connu sous le nom de "Bête du Gévaudan"
Même pas peur! Je m'amuse, je l'ai bien mérité!
Arrivés à Saugues nous suivons les totems qui doivent nous conduire au Gite communal, notre point de chute.
Nous testons une autre formule. Nous devons nous installer seuls et faire notre popote dans la cuisine commune.
Un employé passera à 18h30 pour le règlement et le tampon sur la crédential.
Dans ce confortable gîte prévu pour 17 nous nous retrouverons seulement 5 (4 Français et un Hollandais). Nous aurons une chambre pour nous 2, un luxe!
Je n'aurai pas le courage une fois douchée et changée de ressortir visiter un peu la ville. Tans pis!
A table, nous ferons la connaissance du sympathique couple de Poitiers, Claudette et Jean Claude.
Pour l'anecdote, nos hommes partis seuls et séparément faire quelques courses pour le dîner rapporteront la même chose: une boite de saucisses-lentilles et une barquette de carottes râpées! Il faut dire que Francis a envie de manger de bonnes lentilles vertes depuis le départ et il se sent frustré. Hélas on ne nous en servira jamais!
Comme tous les soirs c'est la lessive. Heureusement que nous avons toujours du chauffage et tout sèchera bien.
Quelques notes, coups de fil, lecture dans le lit et c'est l'extinction des feux.
Demain sera un nouveau jour!